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Platon, les êtres sensibles, soumis à un perpétuel changement, étaient des êtres sans nom par eux-mêmes : ils n’avaient un nom qu’en vertu de leur participation avec les idées, celui de l’idée dont ils participaient : « Per participationem harum dicebat multa, quæ et anonyma dicebat, ut quæ semper mutarentur. » Philop. fol. 3, b. On ne peut donc supprimer ὁμώνυμα, qu’en tronquant la pensée même de Platon.

Page 33. … tous les nombres à l’exception des nombres impairs… Bekker, p. 987 ; Brandis, p. 21 : … τοὺς ἀριθμοὺς ἔξω τῶν πρώτων εὐφυῶς ἐξ αὐτῆς γεννᾶσθαι ὥσπερ ἔκ τινος ἐκμαγείου.

Nous avons adopté l’interprétation qu’Alexandre d’Aphrodisée, Schol. p. 551, 552, Sepulv. p. 21., et Philopon, fol. 4, a, donnent de ἔξω τῶν πρώτων. Aussi n’avons-nous pas pu traduire πρώτων par première ; il n’y a de première que les nombres impairs, qui n’ont d’autres facteurs qu’eux-mêmes et l’unité, tels que 3, 5, 7, 11, 13, etc. ; tandis qu’il s’agit ici de tous les nombres impairs. Trendelenburg, Plat. de ideis, ρ. 78 sq., attaque vivement le sens donné par Alexandre : « Peut-on appeler premiers, dit-il, les nombres impairs, et cela sans restriction ? » Il nous a semblé que, comparés aux nombres pairs (lesquels ont tous d’autres facteurs qu’eux-mêmes et l’unité, excepté le nombre deux, la dyade), les nombres impairs pris en général, avaient bien pu recevoir le nom de premiers. Il faut songer qu’Aristote s’adressait aux contemporains, aux disciples de Platon, à des hommes nourris dans ces doctrines, qui n’avaient pas besoin comme nous, d’une précision de langage toujours rigoureuse, et comprenaient pour ainsi dire à demi-mot. La discussion que soulève Trendelenburg à propos de ἐκμαγεῖον, établit victorieusement que ἐκμαγεῖον n’a pas ici le sens que lui ont donné les traducteurs latins : sigillum, effigies, sont les expressions dont ils s’étaient servis. Mais là n’est pas la difficulté. Qu’importe en