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dire que tout homme est la même chose que musicien ; l’universel existe de soi, tandis que l’accident n’existe point par lui-même, mais simplement comme attribut d’un être particulier. On admet l’identité de Socrate et de Socrate musicien ; c’est que Socrate n’est pas l’essence de plusieurs êtres ; aussi ne dit-on pas : Tout Socrate, comme on dit : Tout homme.

Outre l’identité accidentelle, il y a l’identité essentielle. Elle se dit, comme l’unité en soi, des choses dont la matière est une, soit par la forme, soit par le nombre, soit génériquement, ainsi que de celles dont l’essence est une. On voit donc que l’identité est une sorte d ! unité d’être[1], unité de plusieurs objets, ou d’un seul pris comme plusieurs ; par exemple, quand on dit : Une chose est identique à elle-même, la même chose est considérée comme deux.

On nomme hétérogènes[2], les choses qui ont pluralité de forme, ou de matière, ou de définition ; et, en général, l’hétérogénéité est l’opposé de l’identité.

Différent[3] se dit des choses hétérogènes qui sont identiques sous quelque point de vue ; non quand elles le sont seulement sous celui du nombre, mais quand elles le sont sous le point de vue de la forme, ou du genre, ou de l’analogie. Il se dit encore de ce qui appartient à des genres différents, des contraires et enfin de tout ce qui a dans l’essence quelque diversité.

Les choses semblables[4] sont les choses sujettes aux

  1. Voyez plus haut, ch. 6.
  2. Ἕτερα.
  3. Διάφορα.
  4. Ὅμοια.