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mouvement indivisible, mais indivisible dans le temps. Les choses continues en elles-mêmes sont celles qui ont plus que l’unité qui provient du contact. Si vous mettez en contact des morceaux de bois, vous n’irez pas dire qu’il y a là unité ; et, non plus que pour le bois, s’il s’agit du corps ou de tout autre continu. Les choses essentiellement continues sont unes, même quand elles ont une flexion. Celles qui n’ont pas de flexion le sont davantage : le tibia, par exemple, ou la cuisse le sont plus que la jambe, la jambe pouvant n’avoir pas un mouvement un ; et la ligne droite a, plus que la courbe, le caractère de l’unité. Nous disons de la ligne courbe, ainsi que de la ligne anguleuse, qu’elle est une et qu’elle n’est pas une, parce qu’il est possible que ses parties ne soient pas toutes en mouvement, ou qu’elles y soient toutes à la fois. Mais dans la ligne droite leur mouvement est toujours simultané, et aucune des parties ayant grandeur n’est en repos, comme dans la ligne courbe, tandis qu’une autre se meut.

Unité se prend encore dans un autre sens, l’homogénéité des parties du sujet. Il y a homogénéité, quand on ne peut marquer dans le sujet aucune division sous le rapport de la qualité. Et le sujet, ce sera, ou bien le sujet immédiat, ou bien les derniers éléments auxquels on puisse le rapporter. On dit que le vin est un, et que l’eau est une, en tant qu’ils sont l’un et l’autre génériquement indivisibles ; et que tous les liquides ensemble, l’huile, le vin, les corps fusibles, ne sont qu’une seule chose, parce qu’il y a identité entre les éléments primitifs de la matière liquide, car ce qui constitue tous les liquides, c’est l’eau et l’air.