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dehors d’elles la cause de leur nécessité ; les autres, au contraire, l’ont en elles-mêmes, et c’est d’elles que les premières tirent leur nécessité. De sorte que la nécessité première, la nécessité proprement dite est la nécessité absolue, car il est impossible qu’elle ait plusieurs modes d’existence. Elle est donc la nécessité invariable ; autrement elle aurait plusieurs modes d’existence. Si donc il y a des êtres éternels et immuables, rien ne peut leur faire violence ou contrarier leur nature.

VI.

Il y a deux sortes d’unité[1] ; il y a ce qui est un par accident, et ce qui l’est dans son essence. Coriscus, et musicien, et Coriscus musicien sont une seule chose, car il y a identité entre les expressions Coriscus et musicien, et Coriscus musicien. Musicien et juste, et Coriscus musicien juste, sont aussi une seule chose. Voilà ce qu’on nomme unité accidentelle. En effet, d’un côté juste et musicien sont les accidents d’une seule et même substance, de l’autre musicien et Coriscus sont réciproquement accidents l’un de l’autre. De même le musicien Coriscus est, sous un point de vue, la même chose que Coriscus, car l’une des deux parties de

  1. Τὸ ἕν.