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volonté duquel se meut ce qui se meut, et change ce qui change : tels sont, dans les États, les magistrats, les princes, les rois, les tyrans. On appelle encore principes, les arts, et, entre tous, les arts architectoniques[1]. Enfin, ce qui a donné la première connaissance d’une chose est dit aussi le principe de cette chose : les prémisses sont les principes des démonstrations.

Les causes se prennent sous autant d’acceptions que les principes[2], car toutes les causes sont des principes. Ce qui est commun à tous les principes, c’est qu’ils sont la source d’où dérive ou l’existence, ou la naissance, ou la connaissance. Mais parmi les principes, les uns sont dans les choses, les autres sont en dehors des choses. Voilà pourquoi la nature est un principe, ainsi que l’élément, la pensée, la volonté, la substance.


  1. Il faut donner au mot architectonique toute son extension étymologique. Aristote appelle la Politique elle-même une science architectonique. Ethic. Nicom. I, 1. Bekk., p. 1094.
  2. Asclépius remarque que cette proposition n’est pas parfaitement exacte, que dans la réalité le mot principe a une acception plus générale que le mot cause, qu’Aristote le reconnaît lui-même. Mais, ajoute Asclépius, Aristote se sert ici du langage commun, qui identifie à peu près ces deux expressions. Schol., p. 689. Il est certain qu’Aristote, dans quelques passages, semble établir une distinction ; mais en général il emploie indifféremment le mot cause pour le mot principe, et réciproquement, et la plupart du temps tous les deux à la fois pour désigner le même objet.