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mathématicien. Il y a des parties dans les mathématiques, il y a une partie première, une seconde[1], et ainsi de suite.

Une seule science s’occupe des opposés, et la pluralité est l’opposé de l’unité ; une seule et même science traitera de la négation et de la privation, car, dans ces deux cas, c’est traiter de l’unité ; c’est d’elle qu’il y a négation ou privation : privation simple, par exemple, l’unité n’est pas dans cela, ou privation de l’unité dans un genre particulier. L’unité a donc son contraire tout aussi bien dans la privation que dans la négation : la négation est l’absence de telle chose particulière ; sous la privation il y a aussi quelque nature particulière dont on dit qu’il y a privation. D’ailleurs la pluralité est, comme nous l’avons dit, opposée à l’unité. La science en question s’occupera donc de ce qui est opposé aux choses dont nous avons parlé, à savoir, de la différence, de la dissimilitude, de l’inégalité et des autres modes de ce genre, considérés ou en eux-mêmes, ou par rapport à l’unité et à la pluralité. Parmi ces modes, il faudra ranger aussi la contrariété, car la contrariété est une différence, et la différence rentre dans le dissemblable. L’unité s’entend de plusieurs manières ; ces différents modes s’entendront donc de plusieurs manières aussi : toutefois, il appartiendra à une science unique


  1. L’arithmétique, la géométrie, les parties de la géométrie, etc. Ἡ διαφορὰ πρόσεστι. Tout ce qui diffère de l’unité, dans le sens où il faut entendre ici le mot différence, est le contraire de l’unité ; car ce qui diffère de l’unité n’est pas l’unité, c’est le non-un, et le non-un est le contraire de l’unité.