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propre, l’essence de chaque objet. Mais il faut que la proportion soit également le principe essentiel de la chair et de tout le reste ; [1] ; ou bien elle n’est principe de rien[2]. C’est donc la proportion qui constitue la chair, l’os, et chacun des autres objets ; ce ne sera pas la matière, ce ne seront pas ces éléments d’Empédocle, le feu, la terre, l’eau et l’air. Empédocle se fût nécessairement rendu à ces raisons, si on les lui avait proposées ; mais il n’a pas mis lui-même sa pensée dans tout son jour.

Nous nous sommes précédemment expliqués sur cette insuffisance de l’emploi des principes par nos devanciers. Revenons maintenant aux difficultés qu’on peut soulever relativement aux principes eux-mêmes : ce sera un moyen de faciliter la solution de celles qui pourront se présenter plus tard.

FIN DU LIVRE PREMIER.
  1. « Puisque l’homme, les autres animaux et les parties des animaux ont une constitution qui leur est propre, il faut chercher quelle faculté, quelle vertu particulière constitue la chair, l’os, le sang..·· « Il ne suffit pas de connaître les éléments, le feu, la terre, qui entrent dans la composition…. ; il faut connaître la forme plus encore que la matière. » De Partibus anim., I,1. Bekk., p. 640.
  2. Tous les corps sont, aussi bien que l’os, des composés d’éléments ; la même cause qui agit dans le premier cas, doit donc agir dans l’autre.