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du genre universel[1], ce qui est impossible pour certaines choses.

Ensuite, dans ce système on ne peut expliquer ce qui vient après le nombre[2], comme les longueurs, les plans, les solides ; on ne dit point comment ces choses sont et deviennent, ni quelles sont leurs propriétés. Car ce ne peuvent être des idées : ce ne sont pas des nombres ; ni des êtres intermédiaires : ce titre appartient aux êtres mathématiques. Ce ne sont pas non plus des objets périssables. Il faut donc admettre que c’est une quatrième espèce d’êtres.

Enfin, rechercher en masse les éléments des êtres, et sans établir de distinctions, quand le mot élément se prend sous tant d’acceptions diverses[3], c’est se mettre dans l’impossibilité de les trouver, surtout si l’on se pose ainsi la question : Quels sont les éléments constitutifs ? Car on ne peut assurément trouver ainsi les principes de l’action, de la passion, de la direction rectiligne ; si l’on peut trouver les principes, on ne le peut que pour les essences. De sorte que chercher les éléments de tous les êtres, ou s’imaginer qu’on les a trouvés, c’est pure folie. Et puis, comment apprendra-t-on les éléments de toutes choses ? Évidemment, pour cela il faudrait ne posséder aucune connaissance antérieure. Celui qui apprend la géométrie a nécessairement des connaissances préalables, mais il ne sait rien d’avance des objets de la géométrie, et de ce qu’il s’agit

  1. Γένος τὸ καθόλου.
  2. Τὰ μετὰ τοὺς ἀριθμούς. Voyez plus haut ce que nous avons dit de τὰ κάτω.
  3. Voyez au liv. V, 5, les diverses acceptions du mot élément.