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lement, comme chose sacrée, Sylburg, Casaubon et Du Val. Il collationna une foule de manuscrits plus ou moins connus ; et deux autres manuscrits fort anciens, non encore explorés, lui fournirent une ample provision de variantes précieuses, au moyen desquelles il corrigea des passages corrompus, et combla d’évidentes lacunes. D’un autre côté, les commentateurs grecs, Alexandre d’Aphrodisée, Syrianus, Asclépius, dont il avait sous les yeux les textes inédits, Jean Philopon, qu’il ne connaissait encore que par la traduction latine, lui servirent à contrôler les manuscrits, et suppléèrent plus d’une fois à leur insuffisance : tantôt il y trouvait des leçons diverses formellement mentionnées, les unes confirmant celles des manuscrits, d’autres non conservées par les copistes ; tantôt il rencontrait au travers de la paraphrase, quelque authentique et précieuse leçon oubliée aussi, et qu’il remettait dans tout son jour. C’est ainsi qu’il a restitué jusqu’à des phrases entières, qui rétablissent la liaison des idées, et aident singulièrement à l’intelligence de ce texte difficile et scabreux. Et encore, après s’être donné tant de peine, l’éditeur s’accusait de n’être pas arrivé assez bien préparé pour la tâche, et d’avoir peut-être trop précipité son travail !

Le texte de Brandis devait naturellement se retrouver dans la grande édition de Berlin, d’abord à cause de son incontestable supériorité, et ensuite parce que les deux philologues nommés, il y a dix ans, sur la proposition de Frédéric Schleiermacher, pour présider à cette grande entreprise, étaient Emmanuel Bekker, le célèbre éditeur de Platon, et Bran-