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hypothèse n’est-elle pas en contradiction avec les faits mêmes ? Une trompeuse analogie a seule pu y conduire le savant critique que nous combattons. Dans les livres de Mathématiques on place les définitions en tête. Mais il ne s’agit pas ici de définitions mathématiques. Nous avons expliqué plus haut ce que c’était que les définitions du περὶ τῶν ποσαχῶς, leur rôle dans la Métaphysique, et comment Aristote après avoir dit ; définissez, avait donné l’exemple avec le précepte. La vérité est dans l’autre supposition, que M. Ravaisson ne présente que sous la forme dubitative.

Le XIe livre embarrasse étrangement les critiques. On trouve qu’il rompt l’enchaînement, qu’il est un hors-d’œuvre. On ne le conserve à sa place, que parce qu’il fait certainement partie des livres Métaphysiques et qu’on ne sait où le placer ailleurs. Et c’est l’extrémité où on se trouve réduit, si on le sépare du XIIe, comme ont fait Samuel Petit, Buhle, Titze, M. Ravaisson, et M. Michelet lui-même, l’ingénieux restaurateur de l’unité de la Métaphysique : on ne comprend pas bien comment le XIe livre pourrait être une introduction aux livres XIII et XIV ; il n’y a en réalité rien de commun entre eux, ou plutôt il y a entre eux un abîme. Du Val l’avait vivement senti, alors que, tout en plaçant le douzième à la fin de l’ouvrage, il ne le séparait pas du XIe, et les transportait à la fois tous les deux[1].

Le XIe livre se compose de deux parties distinctes, mais non séparées, un résumé de la doctrine ontolo-
  1. Synopsis analytica doctrinæ peripateticæ, part. IIe p· 85-86, dans l’édition de 1629.