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sives de M. Michelet. Mais M. Michelet fait passer d’une rédaction à l’autre le fond avec la forme, et le livre s’accroît par juxtaposition : nous pensons que le fond seul persiste, et même une partie seulement du fond, car d’un cours à l’autre, un esprit comme celui d’Aristote ne demeurait pas stationnaire. La Métaphysique s’est formée, qu’on nous passe le terme, par intussusception.

Il ne nous reste plus, pour avoir résolu les principales difficultés soulevées à propos de la Métaphysique, qu’à dire quelques mots de l’authenticité et de l’ordre des livres de l’ouvrage. Y a-t-il dans la Métaphysique, telle que nous la possédons aujourd’hui, des interpolations, des parties non authentiques ? Y a-t-il dans la disposition actuelle des parties quelque désordre qu’on puisse réparer ?

Alexandre d’Aphrodisée[1] donnerait à entendre que quelques-uns suspectaient l’authenticité du premier livre, car il la démontre par un passage du IIIe livre, où Aristote renvoie à ce qu’il a dit plus haut sur la doctrine des idées. Syrianus[2] fait la même démonstration, à propos du même passage du IIIe livre. Asclépius nous apprend qu’on attribuait la composition du Ier livre à un certain Pasiclès, fils de Boëthus, le frère d’Eudème qui avait été l’ami d’Aristote[3]. On ne comprend pas qu’il ait jamais pu y avoir aucun doute sur l’authenticité de ce livre. C’est le plus parfait de toute la Métaphysique, c’est le plus bel écrit d’Aristote, c’est

  1. Schol. in Arist., p. 616. Sepulv., p. 64.
  2. In Metaph., III, fol. 17, a, traduction de Jérôme Bagolini.
  3. Scholia in Aristot., p. 520.