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4o Ammonius attribue formellement à Aristote le titre de l’ouvrage : ἅπερ οὕτω τὰ Μετὰ τὰ φυσιϰὰ προσηγόρευσεν[1].

5o On a contesté la valeur du témoignage d’Ammonius, mais sans pouvoir lui opposer autre chose que des fins de non-recevoir assez arbitraires. On peut l’appuyer aujourd’hui d’une imposante autorité. Alexandre d’Aphrodisée dit absolument la même chose qu’Ammonius : Ἡ μὲν ἐπιζητουμένη νῦν αὐτή ἐστιν ἡ σοφία τε ϰαὶ θεολογιϰὴ, ἣν ϰαὶ Μετὰ τὰ φυσιϰὰ ἐπιγράφει[2]

Il est probable que si l’opinion d’Alexandre eût été connue des critiques, ils se fussent épargné les longues discussions auxquelles ils se sont livrés sur le point en litige. Rien ne saurait prévaloir, quand il s’agit de l’histoire de la Métaphysique, contre le sentiment d’Alexandre d’Aphrodisée. Mais Alexandre n’a été connu, jusqu’en 1836, que par la traduction latine de Sepulveda, où ce passage est un peu altéré. Sepulveda exprime seulement le fait : ce livre s’appelle Métaphysique, Metaphysica inscribitur[3], tandis que pour être exact il fallait Metaphysica inscribit. La seule objection qu’on puisse faire, c’est, nous le répétons, qu’Aristote ne nomme pas Métaphysique, la science dont il traite. Cette objection, spécieuse avec le mot français Métaphysique, ou même avec le mot latin Metaphysica, tombe d’elle-même si l’on songe à la signification tout extérieure de Μετὰ τὰ φυσιϰά.

Ainsi acquiert un nouveau degré de probabilité l’opinion émise à ce sujet par M. Ravaisson : et une

  1. In Categor., p. 6.
  2. Schol. in Arist., loc laud.
  3. Éd. de Venise, 1561, in-fol., p. 54.