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les progrès qu’ont faits les mathématiques dans les deux derniers siècles, depuis Descartes et Fermat jusqu’à nos jours, sont dignes d’admiration ; sans l’application de l’algèbre à la géométrie, sans le calcul infinitésimal, dû à Leibniz et à Newton, il est peu probable que le système du monde nous fût aujourd’hui connu aussi profondément. Par une coïncidence merveilleuse, c’est le même homme qui a découvert le calcul de l’infini et la gravitation, et qui a rendu possible la Mécanique céleste. Mais tout grands que sont Laplace, Newton, Leibniz, Descartes, avec une foule d’autres, eussent-ils jamais pu faire ce qu’ils ont fait, si les mathématiciens grecs ne les avaient devancés et ne leur eussent frayé le chemin, depuis l’École de Pythagore, en passant par Archimède, Euclide, Diophante et tous les Alexandrins ? Quant à la philosophie, je ne fais que la nommer. Est-il un philosophe vraiment digne de ce nom, qui puisse ignorer de nos jours tout ce qu’il doit à la sagesse des Grecs ? Un réformateur de génie au dix-septième siècle peut croire, dans sa hautaine indépendance, qu’il tire tout de son propre fonds ; mais Descartes, à son insu, est-il autre chose que l’héritier et le continuateur de Platon et d’Aristote ?

A côté des mathématiques et de la philosophie, citerai-je la médecine ? Citerai-je la poésie, épopée, lyrisme, comédie, tragédie ? Citerai-je l’éloquence ? LXXXVII