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devait-il remplir pour que les perturbations d’Uranus, la gravitation universelle étant donnée, pussent être ce qu’elles étaient ? C’est M. Leverrier qui s’est chargé de résoudre ce problème, et par la seule énergie du calcul le plus exact et le plus étendu, il est arrivé à en donner la solution exacte. Le corps qui perturbait ainsi Uranus devait avoir tel volume, et telle masse ; il devait être à telle distance ; il devait être dans telle partie de la voûte céleste. Le mathématicien n’eut pas même à prendre la peine de regarder[1] ; un autre regarda pour lui, et Neptune fut trouvé par un astronome allemand, à la place qu’il devait occuper. La plus éloignée des planètes fut ajoutée au système solaire, qu’elle agrandit en se soumettant à toutes ses lois. Si l’esprit de l’homme est prodigieusement sagace, les lois naturelles ne sont pas moins prodigieusement régulières ; et entre deux étonnements, notre raison incertaine ne sait ce qu’elle doit le plus admirer, ou de la constance des principes qui régissent les choses, ou du génie qui conquiert enfin l’intelligence de ces principes[2], LXX

  1. M. Arago a dit ingénieusement que M. Leverrier avait vu Neptune « au bout de sa plume » ; Astronomie populaire, Tome IV, page 515, livre de Neptune.
  2. Il faut lire les beaux articles de M. Biot, sur la découverte de M. Leverrier, Journal des Savants, cahiers de Novembre 1848 et de Janvier 1847.