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LIX qui les pousse en avant. Cette seconde force, la gravitation ne l’explique pas ; et elle l’empêcherait d’agir, si la même cause qui a fait les mondes planétaires, tels que nous les voyons, ne les maintenait aussi dans le mouvement de propulsion qui les entraîne. Il y a donc deux mouvements principaux, comme Aristote l’a souvent répété, l’un qui va vers le centre et l’autre qui s’en éloigne, en d’autres termes une force centrifuge et une force centripète. Combinées dans des proportions variées, ces deux forces d’une puissance illimitée déterminent les orbites et les conservent, malgré les actions réciproques que tous ces corps exercent les uns sur les autres, sans la moindre déviation. Laplace, au nom de l’analyse mathématique, plus sûre encore que l’observation, affirme l’éternelle stabilité des lois du monde, aussi fermement que le faisait Aristote, avec moins de science si ce n’est avec moins de génie.

Tout cela est bien grand et bien beau. Mais notre monde solaire, quelqu’immense qu’il nous semble, n’est rien en comparaison du monde sidéral, qu’Aristote appelait le ciel. Nous en connaissons aujourd’hui quelque chose. Mais ici notre intelligence succombe ; et tout habituée qu’elle peut être à se faire de la nature l’idée la plus haute, elle s’arrête confondue et comme saisie de vertige. A l’œil LX