Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

uniformes auxquelles elle est accoutumée dans le reste de l’univers.

Voilà donc ce qu’est notre monde solaire : un amas et une sorte de disque de corps de dimensions diverses, liés entr’eux par des relations immuables, dont un au centre, le soleil, six cent fois plus gros que tous les autres réunis, est le seul à posséder une lumière propre et une chaleur qu’il répartit aux planètes, aux satellites, aux comètes qui se meuvent autour de lui. Du soleil à Neptune, ce monde a douze cent millions de lieues de rayon, et par conséquent, deux milliards 400 millions de lieues de diamètre. L’astre central étend son action peut-être encore au-delà de cette limite, qui n’est que la sienne, mais qui n’est pas encore la limite du ciel.

Tous ces astres, circulant dans l’espace autour du soleil, semblent lui être soumis par cette loi que, depuis Newton, on appelle la gravitation universelle, identique à cette même force, tant étudiée par Aristote et si vainement, qui fait tomber les graves à la surface de la terre. L’intensité de cette force s’accroît avec la proximité des corps, et elle décroît avec leur éloignement dans une proportion invariable. Mais pour rester toujours mobiles dans l’orbite parcourue, il faut non seulement que toutes les planètes y soient retenues par l’attraction solaire, il faut en outre qu’il y ait une autre force