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vers le centre ; car le lieu où se porte une des parties quelconques de la terre doit être aussi le lieu où la terre doit se porter tout entière, et le point ou un corps se dirige naturellement est aussi le point où ce corps reste naturellement en repos et immobile. Donc, ce ne peut pas être parce que la terre est dans un rapport identique avec les extrémités, qu’elle reste immobile ; car c’est là une propriété commune à tous les corps sans exception, tandis que c’est une propriété exclusivement propre à la terre que d’être portée vers le centre.

§ 22. [296b] Il est en outre bien étrange de rechercher pourquoi la terre demeure immobile au centre, et de ne pas se demander pourquoi au contraire le feu est poussé vers les extrémités ; car si le lieu extrême est le lieu naturel du feu, il est clair que la terre aussi doit avoir un lieu qui lui sera également naturel. Si l’on prétend que la terre n’a pas de lieu de ce genre, et qu’elle demeure en repos uniquement par la nécessité qui tient à son équilibre, elle est alors comme ce célèbre cheveu qui est très fortement tendu, mais qui, l’étant partout d’une manière égale, ne peut plus se rompre jamais ; ou bien encore comme cet homme qu’on