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montrer bien peu d’intelligence et de raison que de ne pas se demander, avec étonnement, comment il se fait que, quand la plus petite parcelle de la terre, si on la lâche après l’avoir élevée en l’air, tombe aussitôt sans vouloir rester un instant en place, descendant d’autant plus vite qu’elle est plus grosse, la masse même de terre, si on pouvait la lâcher après l’avoir soulevée, ne tomberait pas, mais qu’au contraire, un si énorme poids peut, dans l’état actuel des choses, rester en repos ; et que néanmoins, si pendant que quelques portions de la terre tombent par le mouvement qui les entraîne, on venait à supprimer la terre avant que ces portions n’y fussent tombées, elles continueraient toujours à tomber si aucun obstacle ne venait à s’y opposer.

§. 7. C’est donc à bon droit que tous les philosophes se sont occupés de ces questions et ont exposé leurs doutes. Mais l’on doit s’étonner peut-être que les solutions qu’ils ont données du problème, ne leur aient pas paru plus étranges encore que les doutes auxquels elles prétendaient répondre. Ainsi. les uns ont soutenu que le bas de