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le principe du mouvement ; car, dans aucun des corps inanimés, nous ne pourrions voir d’où leur vient le principe du mouvement. Il y a, en effet, des choses qui ne se meuvent pas du tout ; d’autres qui se meuvent, mais non pas indifféremment en tous sens ; c’est ainsi que le feu ne va qu’en haut, et que la terre se dirige uniquement vers le centre. § 4[1]. Si, cependant même dans ces choses inanimées, nous distinguons encore le haut et le bas, la droite et la gauche, c’est toujours en les rapportant à nous-mêmes. Ainsi, c’est tantôt relativement à notre droite personnelle, comme font les devins ; tantôt t’est d’après la ressemblance à nos propres organes, comme on dit la droite et la gauche d’une statue ; ou bien, enfin, on désigne ainsi les choses qui ont une position contraire à la nôtre, leur droite se rapportant à notre gauche, leur gauche étant au contraire notre droite, et leur derrière étant opposé à notre devant. Dans tout cela, nous ne voyons d’ailleurs aucune différence réelle ; car, pour peu

    c’est là le caractère propre qui fait qu’on les appelle Animés. — D’où leur vient le principe du mouvement, comme ils sont inanimés, le principe leur vient toujours du dehors, ne serait-ce que le mouvement déterminé par l’action de la pesanteur. — Des choses qui ne se meuvent pas du tout, Aristote ne désigne pas spécialement des êtres de ce genre, dans ce qui suit. — La terre se dirige uniquement vers le centre, c’est-à-dire qu’une motte de terre, par exemple, abandonnée à elle-même tombe et se dirige vers le centre du globe. C’est Simplicius, qui cite cet exemple.

  1. § 4. Dans ces choses inanimées, j’ai ajouté ce dernier mot pour être plus clair. — Comme font les devins, qui disent que l’augure est à droite, parce qu’il est à la droite de la personne qui parle, c’est-à-dire d’eux-mêmes. — La ressemblance à nos propres organes, le texte n’est pas tout à fait aussi précis. — Une position contraire à la nôtre, Simplicius cite, pour exemple, les images qui se produisent dans les miroirs quand on s’y regarde, et dont les côtés, droite ou gauche, sont en effet renversés par rapport à nous. — Pour peu que Bon se tourne en