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qu’on croit en retrouver jusque sur notre terre sont elles bien réelles ? C’est ce qu’on saura peut-être parmi les hommes dans deux ou trois cent mille ans d’ici ; e est ce qu’on ne sait pas présentement.

Mais je me hâte de quitter ce terrain de l’astronomie, où je craindrais de faire quelque faux pas ; et j’oppose à l’hypothèse de la nébuleuse une objection d’un autre genre.

On peut admettre qu’en effet cette hypothèse rend compte des phénomènes et y satisfait. Mais qu’explique-t-elle directement ? Elle explique l’état antérieur des choses, quand le soleil existait seul dans la partie du monde où nous sommes, et qu’il comprenait tout l’espace qui s’étend au moins jusqu’à l’orbite de Neptune. Cette hypothèse n’explique pas l’existence même de ce soleil ainsi constitué. Comme ce soleil n’était pas le seul dans l’espace, et qu’il avait déjà sur lui-même la rotation que nous lui connaissons, pour projeter ainsi les planètes et les satellites, il devait être avec les autres soleils du firmament dans un certain rapport, qui ne pouvait se maintenir que par les lois même de la gravitation. Ces belles lois que nous admirons à si juste titre existaient donc avant de régir notre petit système, né de la dislocation de l’atmosphère du soleil. Ainsi la question reste la même ; et l’hypothèse de la nébuleuse donne, si l’on veut, la cause matérielle CVI