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comme on pouvait l’écrire alors, mérite donc d’abord qu’on l’écoute ; mais en outre, il nous fournit le plus ancien document auquel nous puissions recourir. Bien d’autres, avant lui, avaient essayé de comprendre l’ordre de l’univers ; mais son ouvrage est le seul que le temps nous ait transmis dans son intégrité. C’est par lui, il faut bien le savoir, que commence authentiquement l’histoire de l’astronomie, comme celle de la plupart des autres sciences. Ignorer ou négliger ce fait, c’est manquer à la méthode d’observation, dont l’astronomie se fait gloire d’être le modèle le plus accompli.

Ainsi, des considérations générales sur l’astronomie et sur la science, le Traité du Ciel étant pris pour point de départ, voilà ce qu’on trouvera dans ce qui va suivre.

Mais, je l’avoue, je croirais manquer à une aussi noble science que l’astronomie, et à un maître aussi vénéré qu’Aristote, si je n’allais pas jusqu’au bout de ces grandes idées. L’objet de l’astronomie est, sans contredit, le plus frappant, si ce n’est le plus important, de tous ceux qui peuvent intéresser l’homme. Rien n’égale le spectacle des cieux, même pour les yeux les moins attentifs et les plus ignorants. Rien n’étonne et ne subjugue notre pensée, comme ces mondes innombrables roulant dans l’espace avec une régularité éternelle, que nous admirons