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qu’on agite vivement ; l’image ne peut pas du tout y paraître ; ou s’il en paraît une, elle y est toute déformée et dispersée, reproduisant l’objet tout autre qu’il n’y est. Au contraire, quand le liquide est en repos, les images sont nettes et parfaitement visibles. De même aussi quand on dort, les images qui se forment alors, et les mouvements qui restent de la veille et proviennent des sensations, sont tantôt tout à fait annulés, quand le mouvement dont on vient de parler est par trop considérable ; tantôt les visions qui apparaissent sont toutes terribles et toutes monstrueuses ; et les rêves sont malsains et incomplets, comme il arrive aux mélancoliques, à ceux qui ont de la fièvre, et à ceux qui ont pris du vin. En effet, toutes ces affections venant des esprits, causent dans l’organisation un grand mouvement et un grand trouble.

§5. Dans les animaux qui ont du sang, une fois que le sang s’est apaisé, et que la séparation s’y est faite, le mouvement qui reste encore des impressions reçues durant la veille par chacun des sens, rend les rêves complets et sains. Alors il se montre des apparences distinctes ; et il semble qu’on voit, grâce aux impressions qui ont été déposées par la vue ; qu’on entend, grâce à celles de l’ouïe ; et de même pour les impressions venues des autres organes des sens.

§6. C’est en effet parce que le mouvement se communique de ces