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cette façon, évidemment.

§7. Une preuve de la rapidité avec laquelle les organes perçoivent même une très-petite différence, c’est ce qui se passe dans les miroirs, sujet sur lequel on peut s’arrêter soi-même, si l’on désire l’étudier et lever les doutes qu’il peut faire naître. Ce fait des miroirs prouvera également bien que, si la vue souffre quelque chose, elle agit aussi. Quand les miroirs sont parfaitement nets, il est certain que si des femmes qui sont dans leurs mois s’y regardent, il s’étend sur la surface du miroir comme un nuage de vapeur sanguine. Si le miroir est neuf, il n’est pas facile de faire disparaître cette tache ; au contraire, il est facile de l’enlever si le miroir est vieux.

§8. La cause de ce fait, c’est comme nous l’avons déjà dit, que non seulement la vue éprouve quelque chose de l’air, mais aussi qu’elle agit elle-même sur lui et y cause un mouvement, tout comme en causent les objets brillants. La vue, en effet, peut être classée parmi les choses qui brillent et qui ont une couleur. Il est donc tout simple que les yeux des femmes qui sont dans leurs mois, soient dans une même disposition que toute autre partie de leur corps, puisque les