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et ainsi, par exemple, quand on passe du soleil à l’ombre, durant quelques instants on ne peut voir rien, parce que tout le mouvement, sourdement causé dans les yeux par la lumière, y continue encore. De même, si nous arrêtons trop longtemps notre vue sur une seule couleur, soit blanche, soit jaune, nous la revoyons ensuite sur tous les objets où, pour changer, nous reportons nos regards ; et si nous avons dû cligner les yeux en regardant le soleil ou telle autre chose trop brillante, il nous paraît aussitôt, que quel que soit l’objet que nous regardions après, que nous le voyons d’abord de cette même couleur, puis ensuite qu’il devient rouge, puis violet, jusqu’à ce qu’il arrive à la couleur noire et disparaisse à nos yeux.

§5. Même le mouvement seul des objets suffit pour causer en nous ces changements. Ainsi, il suffit de regarder quelque temps les eaux des fleuves, et surtout de ceux qui coulent très rapidement, pour que les autres choses qui sont en repos paraissent se mouvoir. C’est encore ainsi qu’on devient sourd par suite de bruits trop violents, et que l’odorat s’émousse par l’action de trop fortes odeurs ; et de même pour tout le reste.

§6. Tous ces phénomènes ont lieu de