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révélant tout ce qu’il avait fait pour l’insurrection de l’Ionie. Ramené par eux à Milet, il n’y trouva pas le même accueil, parce que le peuple, redevenu libre, craignait de nouveau sa tyrannie. Chassé de sa patrie, il obtint des Lesbiens quelques navires, avec lesquels il alla faire la course aux environs de Byzance, pillant tous ceux qui ne voulaient pas se réunir à lui.

Cependant l’orage, préparé par la révolte d’Aristagoras, allait fondre sur l’Ionie, qui ne recula pas devant cet effroyable danger. Le Panionium, assemblé, résolut de faire la guerre. II n’y avait pas à penser à la soutenir sur le continent ; on n’y forma donc pas d’armée, et Milet dut songer à défendre à elle toute seule ses murailles menacées. Mais on organisa une flotte considérable, qui devait se réunir à Ladé, petite île en face de Milet. On s’y rendit en effet de toutes parts. Les Éoliens même de Lesbos y envoyèrent un contingent de soixante-dix vaisseaux. Les Milésiens, avec quatre-vingts, étaient placés à l’aile droite, vers l’Orient. Les Priéniens en avaient douze ; les Myontins, trois ; les Téïens, dix-sept ; les Chiotes, cent ; les Érythréens, huit ; les Phocéens, trois seulement, comme les Myontins ; enfin, les Samiens, placés à l’extrême gauche, à l’occident, avaient soixante-dix navires. Cette flotte était nombreuse ; et elle aurait pu résister aux Phéniciens,