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ses seules forces, il s’assura tout à la fois l’assistance des villes de l’Hellespont, de la Carie et de la grande île de Chypre, où le tyran de Salamine, Onésilus, s’était, de son côté, soulevé contre les Perses.

Darius, en apprenant ce qu’avaient fait les Athéniens et la part qu’ils avaient prise à l’incendie de Sardes, jura de se venger sur eux de cette humiliation. Afin de préparer la guerre, il envoya d’abord Histiée pour ramener l’Ionie à l’obéissance par ses intrigues. Les affaires Ioniennes n’allaient pas bien d’ailleurs ; Chypre venait d’être soumise après une vive résistance ; la Carie, qui s’était révoltée, avait été réduite ; Clazomène venait d’être reprise par Artapherne et Otanès ; Cymé d’Aeolide avait également succombé. Aristagoras, trop faible pour supporter tant de revers, s’était retiré à Myrcine, l’ancien domaine de son beau-père Histiée. Hécatée de Milet voulait qu’on allât seulement à l’île de Léros, où l’on pouvait aisément s’abriter, pour revenir à Milet au moment favorable. Aristagoras, parti pour la Thrace, s’y fit tuer obscurément devant une citadelle ; et son armée fut détruite.

Le sort d’Histiée ne valut pas beaucoup mieux. Suspect à Artapherne, qui avait surpris ses intrigues, il se sauva non sans peine de Sardes, et gagna l’île de Chios. Repoussé d’abord comme un agent des Perses, il gagna la confiance des Chiotes en leur