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Mais on n’écouta point Hécatée, quelque sage que fût son avis, et l’on résolut de s’insurger néanmoins. Aristagoras, qui sentait bien la faiblesse de l’Ionie, se rendit à Sparte, pour obtenir son alliance.

Dans sa conférence avec le roi Cléomène, Aristagoras, pour lui faire mieux comprendre ses projets, lui montrait les pays dont il lui parlait : Lydie, Phrygie, Cappadoce, Perse, etc., tracés sur une table d’airain qu’il avait apportée avec lui. C’était alors une chose fort nouvelle qu’une carte de géographie, et il paraît que c’était Anaximandre qui en était l’ingénieux inventeur. Cléomène ne lit qu’une question à son interlocuteur : « Quelle distance y a t-il de la mer d’Ionie au lieu qu’habite le Roi ? — Trois mois de marche,  » répondit assez naïvement Aristagoras, qui devait bien prévoir l’effet que cette réponse allait produire sur un Spartiate. Cléomène ordonna à l’étranger de quitter Lacédémone avant le coucher du soleil, et repoussa avec dédain des offres d’argent par lesquelles Aristagoras essayait de le séduire. Il y avait bien, en effet, la distance indiquée ; et Hérodote énumère avec soin les cent onze stations royales de la grande et belle route que Darius avait fait construire, de Sardes à Suse, sur le Choaspe ou Karasou, fort loin encore à l’est de Babylone. C’était en tout 13,500