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quelque temps peut-être, elle aurait recouvré son indépendance ; mais une nouvelle invasion, plus furieuse encore que les précédentes, l’aurait subjuguée. Le temps n’était pas arrivé pour la chute des Perses, qui étaient alors dans toute l’énergie d’un premier développement. Mais l’égoïsme des chefs Ioniens n’en fut pas moins coupable, et ils pouvaient se décider à garder leur poste par des motifs plus honorables que ceux qui les guidèrent.

Arrivé à Sestos, Darius s’en retourna par mer en Asie, laissant Mégabaze pour commander en Europe, et soumettre la Thrace avec la Macédoine. Bientôt, Mégabaze fut rappelé à Suse, ainsi qu’Histiée, qu’il ne parut pas prudent de laisser seul en Thrace, où Darius lui avait concédé un vaste territoire, à Myrcine, pour le récompenser de ses services.

Mais un nouvel effort et de nouveaux malheurs se préparaient pour l’Ionie. Histiée, en quittant Milet, avait remis le pouvoir à Aristagoras, son gendre et son cousin. Quelques exilés de Naxos, étant venus demander du secours à Aristagoras, celui-ci, ne se sentant pas assez fort pour tenter l’entreprise à lui seul, en avait référé à Artapherne, frère de Darius, qui résidait à Sardes, et commandait à toute cette satrapie, la première de l’Empire.

Artapherne, séduit