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plus splendides récompenses ; et il avait fait élever sur le rivage deux colonnes avec des inscriptions grecques et assyriennes. Mandroclès avait consacré, dans le temple de Junon, un tableau où il avait fait représenter le vaste pont et l’armée des Perses défilant sous les regards de Darius, monté sur son trône. A son armée de terre, Darius avait joint une flotte considérable que conduisaient les Ioniens et les Éoliens, avec les gens de l’Hellespont. Elle avait ordre d’entrer dans la Mer noire, de remonter le cours du Danube, de l’Ister, et de jeter un pont sur le fleuve, à l’endroit où il se divise pour la première fois en plusieurs branches. Darius se dirigeait vers le même point par la Thrace avec toutes ses troupes. l’armée de terre comptait, dit-on, 700,000 hommes, et la flotte six cents vaisseaux. On y voyait figurer tous les peuples que renfermait l’empire des Perses dans ses vastes limites, depuis les côtes de l’Asie mineure jusqu’à l’Indus.

Le Grand Roi s’avançait péniblement au milieu de ces peuples farouches, qui s’appliquaient à fuir devant lui, et à l’attirer de plus en plus dans leurs steppes infranchissables, ainsi que, de nos jours, y fut attiré un autre conquérant non moins imprudent et non moins malheureux. Darius, pour signaler ses prétendus triomphes, élevait des colonnes avec des inscriptions pompeuses sur la soumission des