Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée

fort rare, et dont l’Égypte seule avait donné le modèle ; il attirait les poètes auprès de lui ; et Anacréon de Téos fut assez longtemps au nombre de ses convives et de ses flatteurs.

C’est à cette époque de la tyrannie de Polycrate qu’il faut sans doute rapporter les relations que Pythagore dut avoir avec lui, et pour lesquelles nous possédons des renseignements assez précis. Jamblique, Porphyre et Diogène de Laërte se rencontrent sur ce point ; et ils ne sont évidemment que l’écho d’auteurs beaucoup plus rapprochés du temps de Pythagore et qui avaient écrit sa vie, tels qu’Aristoxène le musicien, disciple d’Aristote, Apollonius de Tyr, Hermippe, Diogène, Antiphon, etc. Pythagore, fils de Mnésarque, appartenait par sa mère aux plus grandes familles de Samos, et pouvait faire remonter son origine jusqu’à Ancée, le fondateur de la colonie. Mnésarque, son père, semble avoir fait une fortune considérable dans le commerce des bleds. Tyrien selon les uns, Tyrrhénien selon les autres, il emmenait son fils dans ses voyages, et l’enfant parcourut de bonne heure les contrées qu’il devait étudier plus tard. Dès qu’il fut en âge de recevoir des leçons, son père, voyant en lui des facultés extraordinaires, l’avait mis en rapport avec les hommes les plus distingués de ce temps : Thalès, dit-on, Anaximandre, Anaximène de Milet, Phérécyde de Syros.