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aux environs de Samos, et même quelques villes sur le continent. Les Lesbiens, ayant secouru les Milésiens, qu’il attaquait, il les avait vaincus dans une bataille navale ; et tous les prisonniers, chargés de chaînes, avaient été contraints de travailler an fossé profond dont il avait entouré les murs de la cité. Des exilés de Samos, fuyant les violences du tyran, avaient demandé du secours à Sparte et l’avaient obtenu. Les Lacédémoniens, avec une flotte assez forte, étaient venus assiéger la ville ; mais après quarante jours d’efforts inutiles, ils avaient dû se retirer devant la vigueur de Polycrate, ou peut-être devant son or. Resté maître de Samos, le tyran y semblait invincible ; ceux des Samiens qui ne voulurent pas se résigner à son joug durent aller au loin chercher un asile, et fonder des colonies. Afin de se mettre à l’abri de tout danger, Polycrate, outre le vaste fossé que vit encore Hérodote, avait alimenté la ville d’eaux abondantes, qu’amenait un aqueduc passant sous une montagne. Il avait fait construire un môle très haut qui s’avançait fort avant en mer, et qui rendait le port plus accessible. Enfin il avait élevé un temple qui était renommé comme le plus grand de tous les temples connus. Aristote signale aussi ces grands travaux de Polycrate.

Ami des lettres et des arts, le tyran avait, dit-on, assemblé le premier une bibliothèque, luxe alors