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Harpagus n’avait pas manqué de le trahir. Astyage vaincu avait été épargné par Cyrus, qui l’avait laissé vivre ignominieusement. L’empire des Mèdes se trouvait détruit après 328 ans de durée, depuis Déjocès, fils de Phraorte. Cette partie de l’Asie appartenait désormais aux Perses, qui devaient la garder moins longtemps, et périr, environ deux siècles après, sous les coups d’Alexandre.

Tel était l’homme que Cyrus chargeait de réduire les cités grecques. J’ai tenu à rappeler ces détails, quoique d’ailleurs très connus, pour montrer à quels peuples et à quelles mœurs les Hellènes de la côte allaient avoir affaire.

Harpagus, usant de moyens d’attaque alors tout nouveaux, entourait les villes qu’il assiégeait de circonvallations, et bloquant les habitants, les forçait à se rendre. Il se dirigea d’abord contre Phocée. Ce siège, qui fit grand bruit à cette époque, doit nous intéresser encore vivement, parce que nous allons y retrouver un de nos philosophes, Xénophane, exilé de Colophon, et fuyant avec ses compatriotes sur les rives lointaines de la Tyrrhénie.

Les Phocéens étaient les premiers, parmi toute la race hellénique, qui eussent tenté les grands et périlleux voyages. Les premiers, ils avaient appris au monde ce que c’était que la mer Adriatique, la mer de Tyrrhène, l’Ibérie et Tartesse, reculées