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… de telle sorte qu’ayant, sous le rapport de la grandeur, un commencement et une fin, il doit les avoir également sous le rapport du temps. Et réciproquement : ce qui a un commencement et une fin, sous le rapport du temps, ne peut pas à la fois être tout. Aussi, Mélissus appuie-t-il sa démonstration sur le commencement et la fin, appliqués seulement au temps, et n’appelle-t-il pas sans commencement et sans fin ce qui n’est pas tout, c’est-à-dire ce qui n’est pas à la fois, l’univers entier. Ceci ne s’applique qu’aux choses sans parties, et infinies dans leur être, et s’applique surtout à l’être absolu, puisque l’être absolu est précisément tout. Voici, du reste, les paroles mêmes de Mélissus :

« Ainsi ce qui n’a pas été produit est toujours, a toujours été, et sera toujours. Il n’a ni commencement ni fin ; mais il est infini. S’il avait été jamais produit, il aurait un commencement ; car il aurait commencé à devenir dans un certain moment. Il aurait aussi une fin ; car il aurait cessé également de devenir. Or, s’il n’a jamais commencé, s’il n’a jamais fini, c’est qu’il a toujours été, c’est qu’il sera toujours, n’ayant jamais ni commencement ni fin ; car ce qui n’est pas tout ne pourra jamais aboutir à être. »

VIII.

Simplicius, id. f° 23, verso :

« De même que l’être est éternel, de même il faut que sa grandeur soit éternellement infinie. »