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un centre dès qu’il est sphérique, puisqu’on entend par sphérique ce qui a son milieu à égale distance des extrémités. Mais il n’y a nulle différence à dire que le corps a une limite ou des extrémités.

§ 8.[1] Si le non-être est infini, pourquoi l’être ne serait-il pas infini aussi ? Qui empêche que l’être et le non-être n’aient certaines qualités communes et identiques ? Ainsi on ne peut actuellement sentir le non-être, sentir ce qui n’est pas, et il se peut fort bien aussi qu’on ne sente pas actuellement ce qui est. On peut dire et concevoir à la fois les deux choses. Le non-être n’est pas blanc ; mais s’en suit-il qu’on doive dire que tous les êtres soient blancs, afin de ne pas affirmer une même chose de l’être et du non-être ? Et ne se peut-il pas que, parmi les êtres, il y en ait un qui ne soit pas blanc ? De cette manière, l’infini recevrait encore une seconde négation, si contrairement au

    limite, ce qui répugne à la notion de l’infinitude de Dieu. L’objection est très forte. — Puisqu’on entend par sphérique, c’est en effet la définition de la sphère, aussi bien que celle du cercle, avec la seule différence du solide à la surface. — Une limite ou des extrémités, cette identité se retrouve dans notre langue tout aussi bien qu’en grec, parce qu’elle est dans la pensée, sans être non plus dans les mots.

  1. § 8. Si le non-être est infini, cette leçon est celle qu’avait Féliciano, comme le prouve sa traduction ; et dans l’ordre des pensées, c’est la seule qu’on puisse accepter, bien que les manuscrits ne la donnent pas. — Certaines qualités, ou « conditions ». L’expression du texte est tout à fait indéterminée. — Sentir ce qui n’est pas, j’ai cru devoir ajouter cette paraphrase de ce qui précède ; cette répétition n’est pas dans le texte. — Les deux choses, qui s’appliquent à l’être et au non-être tout aussi bien. En effet ce qu’on ne sent pas, et qu’on ne perçoit d’aucune manière, est pour nous comme s’il n’était pas, bien qu’il soit ; c’est du non-être, quant à nous, si ce n’est dans la réalité. — Qu’on doive dire, le texte n’est pas aussi développé. — Qui ne soit pas blanc, de même que le non-être ne l’est pas non plus. — Une seconde négation, la pensée n’est pas très claire, parce que l’infini n’est pas en lui-même