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ne peut venir en lui, et qu’il ne peut lui-même aller dans un autre être. Il n’y a de mouvement que quand les êtres sont plus d’un ; car c’est une nécessité, pour qu’il y ait mouvement, que l’un se meuve dans l’autre. Il n’est pas possible que rien se meuve dans le non-être, puisque le non-être n’existe absolument nulle part. Si les choses se changent les unes dans les autres, c’est qu’alors l’être est plus d’un.

§ 8.[1] Voilà comment Xénophane prétend qu’il faut deux choses au moins, ou plus d’une, pour qu’il y ait mouvement, et que le rien est en repos et immobile ; que l’Un, au contraire, ne peut ni être en repos, ni être en mouvement ; car il ne ressemble ni au non-être, ni aux êtres multiples.

§ 9.[2] A tous ces égards, tel est Dieu, selon Xénophane, éternel et un, pareil en tous sens et sphérique, ni infini, ni fini, ni en repos, ni en mouvement.

    ne peut venir en lui, puisque le non-être n’existe pas. — Il n’y a de mouvement, le texte n’est pas tout à fait aussi précis. — Pour qu’il y ait mouvement, j’ai ajouté ces mots, qui m’ont paru indispensables. — Dans le non-être, le texte dit précisément : « Vers le non-être ; » ce qui me semble moins exact.

  1. § 8. Voilà comment Xénophane, le texte est tout à fait indéterminé ; et il n’a pas même ici de pronom démonstratif ; mais la tournure de la phrase à l’infinitif implique que c’est la reproduction des pensées de Xénophane. — Au moins, j’ai ajouté ces mots. — Le rien, c’est l’expression même de l’original. — Car il ne ressemble…, l’argument n’est peut-être pas très-fort ; et il peut les dépasser infiniment sans leur ressembler en aucune manière.
  2. § 9. Selon Xénophane, même remarque qu’au § précédent. Xénophane n’est pas ici nommé davantage ; mais il n’est pas certainement plus douteux que c’est de lui qu’il est question.