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DOCTRINES DE XÉNOPHANE.[1]

CHAPITRE III.

Théorie de Xénophane sur Dieu : éternité, toute-puissance, unité de Dieu ; on doit le concevoir comme une sphère ; Dieu ne peut avoir ni mouvement ni immobilité ; il ne peut être ni fini ni infini.

§ 1.[2] Il dit que, si quelque chose est, il est impossible que cette chose ait jamais été créée, appliquant ceci à Dieu, attendu qu’il faut nécessairement que tout ce qui est produit soit produit par le semblable, ou par le dissemblable. Or, ni l’un ni l’autre n’est possible ; ainsi, d’abord, il n’y a pas de raison pour que le semblable soit enfanté par le semblable plutôt qu’il ne l’enfante lui

  1. Ch. III, Doctrines de Xénophane, il n’y a pas de doute sur l’exactitude de ce titre. Quatre manuscrits de saint-Marc, du Vatican, d’Urbin et de Paris, le donnent nettement ; quelques autres portent cette suscription fautive : « De Zénon. » L’examen des théories prouve péremptoirement que c’est bien de Xénophane qu’il s’agit ; voir plus haut la Dissertation, page 196. — § 1. Il dit, Xénophane n’est pas expressément nommé non plus que ne l’a été Mélissus ; voir plus haut, ch. 1,
  2. § 1. Je n’ai pas cru devoir rétablir son nom dans la première phrase de ce traité ; mais je le ferai plus loin, afin que la pensée soit plus claire. — Si quelque chose est, ce doute paraît à M. Brandis contraire aux opinions de Xénophane. Commentationes Eleaticae, page 27, note 1 ; il croit que ce début du 3e chapitre est, par erreur, une répétition du début du premier sur Mélissus. — Appliquant ceci à Dieu, et non pas au monde, comme Mélissus semble le faire. — Soit enfanté,…. ne l’enfante, cette