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Grecs compris. Crésus aperçut assez vite le danger qui le menaçait ; et instruit par la défaite d’Astyage, il se prépara à la lutte le mieux qu’il put.

A peine consolé de la mort de son fils tué dans un accident de chasse, il résolut d’arrêter les progrès des Perses, en se donnant pour alliés les Grecs des côtes et tous ceux du Péloponnèse et de l’Occident. A cet effet, il envoya d’abord consulter tous les oracles, afin de s’assurer l’appui des Dieux et de la religion populaire. Les envoyés se rendirent à Delphes, à Dodone, à Abas dans la Phocide, à l’antre de Trophonius, au temple d’Amphiaraüs, à celui des Branchides près de Milet, à celui même de Jupiter Ammon. Crésus voulait d’abord leur poser quelques questions insidieuses pour éprouver leur véracité, et les consulter ensuite régulièrement sur la grande question de la guerre contre les Perses, qui alarmait déjà sa prudence. L’oracle de Delphes ayant été trouvé le plus sincère, avec celui d’Amphiaraüs, Crésus leur envoya des présents d’une magnificence inouïe, dont on peut lire la description détaillée dans Hérodote, qui avait avait vu encore dans les sanctuaires une partie de ces prodigieuses richesses. En même temps qu’il offrait ces cadeaux opulents, le roi de Lydie consultait les deux oracles sur l’opportunité de la guerre. Les oracles répondirent assez obscurément à cette question embarrassante, en disant