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A la suite parut la terre au vaste sein, Éternel fondement de tout ce qu’elle porte. . . . . . . . . . . . . . . . Puis ensuite, l’Amour, le plus puissant des Dieux. »

Selon Hésiode, tout le reste est né de là ; mais les premiers principes ne sont nés de rien.

§ 14.[1] Il y a bien d’autres philosophes qui disent aussi que rien n’est et que tout devient, affirmant également que toutes les choses qui deviennent naissent de choses qui ne sont pas. Par conséquent, on peut dire qu’il est clair que, pour certains philosophes, le devenir peut même sortir du non-être.


CHAPITRE II.

Suite de la réfutation de Mélissus ; objections contre ce principe que rien ne peut venir de rien ; génération et production réciproque des choses les unes par les autres ; théories d’Empédocle, d’Anaxagore, de Démocrite, de Parménide, de Zénon ; citations de vers d’Empédocle et d’Hésiode. L’être n’est pas nécessairement un, éternel et infini.

§ 1.[2] Nous ne nous occuperons pas de rechercher si ce qu’il

    ch. 2, § 7, page 142 de ma traduction, et dans la Métaphysique, livre 1, ch. 3, page 138, de la traduction de M. Cousin. — Ne sont nés de rien, c’est plutôt une conclusion tirée de la pensée d’Hésiode que ce n’est sa pensée propre.

  1. § 14. Il y a bien d’autres, il eût été bon de nommer ces autres philosophes. — Que rien n’est, ou n’existe. — Et que tout devient, ce pourrait être l’opinion d’Héraclite, croyant que toutes les choses sont dans un flux perpétuel. — Naissent de choses qui ne sont pas, la conclusion paraît évidente ; et ce qui devient n’était pas avant de devenir. — Le devenir peut même sortir du non-être, ou « que les choses qui naissent sortent de choses qui ne sont pas. »
  2. Ch. II, § 1. Si ce qu’il dit, ce que