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donnés par les manuscrits, l’indication de Zénon, qui ne se trouve pas justifiée. Un peu plus bas, j’essaierai de découvrir, avec M. Müllach, d’où peut venir cette indication ; pour le moment, je poursuis et j’achève ce que j’avais à dire du titre.

Deux manuscrits, consultés par Bekker, donnent un titre tout à fait différent de la suscription ordinaire ; et laissant de côté tous les noms propres, ils disent plus simplement et plus généralement : « Traité d’Aristote sur les doctrines ; » ou encore : « Traité d’Aristote sur les doctrines des philosophes. » La première de ces suscriptions est due à un manuscrit de la bibliothèque Saint-Marc à Venise, Q ; la seconde est due au manuscrit du Vatican, Ba, d’après la notation de Bekker. Ces deux variantes du titre sont très importantes, en ce qu’elles peuvent faire supposer que, dans l’antiquité aussi, on avait quelques doutes sur l’authenticité du titre vulgairement reçu ; probablement, on ne reconnaissait pas non plus Xénophane et Zénon dans la première et la seconde parties (chapitres 1 et 2, chapitres 3 et 4) ; et devant cette obscurité, on aimait mieux ne pas prendre parti. « Sur les doctrines philosophiques, » était un titre peu compromettant ; et dans sa largeur, il était exact, s’il n’était pas précis. Je ne propose pas de l’adopter exclusivement aux autres ; mais il faut en tenir quelque compte ; et voilà pourquoi je l’ai rappelé.

Le titre étant ainsi fixé et démontré, quel est l’auteur ? Est-ce Aristote ? Est-ce un autre ?

Un manuscrit du Vatican, coté Ra, dans l’édition de Berlin, attribue ce traité à Théophraste, ou du moins il le comprend au milieu d’autres traités qui sont tous du