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cause de lui en aucune façon ; c’est seulement parce que l’on supposait la nécessité de ce postérieur lui-même. Ainsi donc, là où le postérieur est nécessaire, il y a réciprocité ; et toujours alors quand l’antérieur s’est produit, il y a nécessité que le postérieur se produise à son tour.

§ 5.[1] Si, descendant de degrés en degrés, la succession va à l’infini, dès lors il ne sera plus nécessaire que le postérieur se produise absolument. Mais ce ne sera pas même nécessaire d’après l’hypothèse qu’on vient de poser ; car il y aura toujours une autre chose qui, nécessairement, précédera le postérieur, et cette autre chose devra se produire nécessairement aussi. Par conséquent, comme il n’y a pas de principe possible pour l’infini, il n’y aura pas non plus de premier terme qui fasse que le dernier doive se produire nécessairement.

§ 6.[2] Mais même dans les choses qui ont une limite finie, il ne sera pas vrai de dire

    mots. — A cause de lui, la maison n’est pas du tout nécessaire en vue de la fondation, tandis que la fondation l’est en vue de la maison. — L’on supposait, c’est par simple hypothèse que la maison est nécessaire ; mais elle ne l’est pas par rapport aux matériaux sur lesquels elle est fondée. — Il y a réciprocité, c’est-à-dire que le premier est nécessaire au second, autant que le second l’est au premier.

  1. § 5. Si, descendant de degrés en degrés, le texte dit simplement « vers le bas. » — La succession, l’expression grecque est tout à fait indéterminée. — Va à l’infini, les commentateurs supposent qu’il s’agit d’une génération en ligne droite, soit finie, soit infinie, au lieu d’une génération circulaire, revenant sur elle-même comme celle des éléments. — D’après l’hypothèse qu’on vient de poser, le texte n’est pas aussi précis. On pourrait traduire simplement : « Mais ce ne sera pas nécessaire, » même hypothétiquement. » — Car il y aura toujours, c’est-à-dire qu’avant le dernier terme supposé nécessaire, il y aura une série de termes antérieurs, qui, étant infinie, ne pourra jamais être épuisée. D’ailleurs tout ce passage est un peu obscur, et Philopon lui-même semble s’en plaindre. — Qui fasse que le dernier, le texte n’est pas aussi précis. Dans l’infini, il n’y a ni premier terme, ni dernier ; il n’y a pas plus d’origine qu’il n’y a de fin.
  2. § 6. Qui ont une limite finie, ou