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Enfin Empédocle nous apprend que le monde est aujourd’hui dirigé par la Discorde, absolument de même qu’antérieurement il l’était par l’Amour.

§ 11.[1] Quel est donc, selon lui, le premier moteur, et la première cause du mouvement ? Ce n’est certes pas l’Amour et la Discorde, bien que cependant l’un et l’autre causent une certaine espèce de mouvement ; et s’ils sont le premier moteur qui existe, ce serait là le véritable principe des choses.

§ 12.[2] Enfin, il n’est pas moins absurde de supposer que l’âme vienne des éléments ou qu’elle soit un des éléments ; car alors comment pourront se produire les altérations propres de l’âme ? Par exemple, comment comprendre qu’elle peut avoir ou ne pas avoir le talent de la musique ? Comment comprendre la mémoire ou l’oubli ? Il est évident que si l’âme est du feu, elle aura, en tant que feu, toutes les qualités qui appartiennent au feu. Si l’âme est un mélange des éléments, elle aura les

    ma traduction. — Enfin, Empédocle nous apprend, cette nuance d’ironie est aussi dans le texte.

  1. § 11. Selon lui, j’ai ajouté ces mots, parce qu’il me semble que c’est la suite de la réfutation du système d’Empédocle. — Une certaine espèce de mouvement, l’Amour réunit les éléments et la Discorde les sépare ; il y a donc là une double espèce de mouvement. — Et s’ils sont le premier moteur, le texte est équivoque et peut être compris en plusieurs sens. Philopon ne l’a pas éclairci ; saint Thomas donne à peu près le sens que j’ai adopté.
  2. § 12. Enfin, j’ai ajouté ce mot, à la fois pour montrer que c’est ici la fin des critiques adressées à la théorie d’Empédocle, et pour indiquer que ce dernier argument est d’un tout autre ordre que ceux qui précèdent. — Les altérations, ou « les affections » ; mais j’ai conservé le mot de l’original. — Propres de l’âme, c’est-à-dire toutes les Modifications morales ou intellectuelles. — Du feu…. que feu…. au feu…. Ces répétitions sont dans le texte. La première hypothèse, c’est que l’âme est un élément, le feu par exemple. La seconde hypothèse, c’est qu’elle est