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nérale ; car il n’est pas suffisant de dire que ce sont la Discorde et l’Amour qui donnent le mouvement, si l’on ne précise pas que l’Amour consiste à causer telle espèce de mouvement, et la Discorde à en causer telle autre. Empédocle aurait donc bien dû ici ou définir exactement les choses, ou imaginer quelque hypothèse, ou faire quelque démonstration, d’ailleurs puissante ou faible, ou s’en tirer de toute autre manière.

§ 9.[1] Autre objection. Les corps sont tantôt mus par force, et contre nature, et tantôt ils sont animés d’un mouvement naturel ; ainsi par exemple, le feu se dirige en haut, sans que ce soit par force, et il ne va que par force en bas. Or, le mouvement naturel est contraire au mouvement forcé. Par conséquent comme il y a un mouvement forcé, il y a aussi un mouvement naturel. Est-ce donc l’Amour, ou n’est-ce pas l’Amour qui produit ce dernier mouvement ? Lorsque la terre a un mouvement qui la porte en bas, c’est un

    générale, et peut-être aussi, « un peu trop simple. » Le mot du texte peut avoir les deux sens. — Si l’on ne précise pas, le texte n’est pas aussi formel. — Exactement, j’ai ajouté ce mot, qui me semble compléter la pensée. — Ou s’en tirer de quelque autre manière, la tournure dont se sert l’original a quelque chose de la familiarité de celle que j’ai cru pouvoir adopter dans la traduction.

  1. § 9. Autre objection, le texte n’est pas aussi précis. — Par force et contre nature, voir la Physique, livre VIII, ch. 4, § 2, page 481 de ma traduction, et passim. — Comme il y a un mouvement forcé, sous-entendu sans doute : « d’après les théories mêmes d’Empédocle. » — Ce dernier mouvement, j’ai ajouté le mot de Dernier pour que le sens fût plus précis. — Qui la porte en bas, il y a des manuscrits, et ce sont peut-être les plus nombreux, qui ont « en haut » au lieu de « en bas. » Cette dernière leçon ne paraît plus d’accord avec le contexte. Aristote objecte que, même quand la terre est portée en bas par son mouvement naturel, ce mouvement ressemble à une séparation plutôt qu’à une réunion, puisque la terre, ou du moins une de ses parties, se porte alors au centre, où le feu doit la rejoindre par un mouvement forcé pour se réunir à elle. — C’est un mouvement