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Mélange et désaccord des choses mélangées. »

Ce ne serait alors que ce qu’on appelle du hasard ; ce n’est plus là de la raison ; car il est bien possible qu’il y ait parfois un mélange fortuit et confus.

§ 7.[1] Ainsi ce qui est cause de chacun des êtres naturels, c’est leur organisation ; c’est la propre nature de chacun d’eux, dont Empédocle ne dit pas un seul mot. On peut affirmer qu’il ne traite pas véritablement de la nature, quoique la nature soit précisément l’ordre et le bien pour toutes choses. Mais Empédocle n’a d’éloges absolument que pour le mélange et la confusion. Cependant ce n’est pas la Discorde, c’est l’Amour qui a séparé les éléments, lesquels, selon lui, sont antérieurs à Dieu lui-même, puisque les éléments d’Empédocle sont aussi des Dieux.

§ 8.[2] Il ne parle non plus du mouvement que d’une manière toute gé

    de chaque chose, c’est-à-dire sa for-me substantielle. Mais Aristote aurait pu remonter encore plus haut, et se demander à qui devait être rapportée l’essence de chaque chose. — Ce n’est plus là de la raison, ou de la proportion et de l’ordre. Le terme dont se sert l’original est d’une signification très large. — Car il est bien possible, Philopon ne semble pas avoir connu cette petite phrase, qu’il ne commente pas. — Fortuit et confus, il n’y a qu’un seul mot dans le texte.

  1. § 7. C’est leur organisation, mot à mot : « c’est d’être, ainsi » qu’ils sont. Ceci, d’ailleurs, n’est pas très exact ; et l’un ne peut pas dire que l’organisation des êtres soit leur cause véritable. — L’ordre est le bien pour toutes choses, et en ce sens ou peut dire que c’est là leur cause finale. — Le mélange et la confusion, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — L’amour qui sépare, il ne paraît pas que ceci soit tout à fait conforme aux opinions d’Empédocle ; il est vrai que, pour réunir, il faut d’abord séparer ; mais c’est à la Discorde qu’Empédocle prête ce second rôle. — Selon lui, j’ai ajouté ces mots, pour éclaircir la pensée. — Dieu lui même, le Dieu d’Empédocle est le Sphaerus, qui renferme toutes choses, et tantôt se développe par la Discorde, et tantôt rentre en lui-même par l’Amour ; voir la Physique, livre I, ch. 5, § 4 en note, page 455 de ma traduction.
  2. § 8. Que d’une manière toute