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le soient seulement par la mesure de leur puissance, et parce que telle quantité de feu, par exemple, peut être aussi chaude et produire la même chaleur que telle quantité d’air plus considérable. En effet une substance de même nature, si elle est en quantité plus grande, pourra devenir proportionnellement équivalente, parce qu’elle sera du même genre.

§ 4.[1] J’ajoute que, suivant le système d’Empédocle, il n’y aura d’accroissement possible que [334a] celui qui se fait par addition. C’est ainsi qu’il suppose que le feu s’accroît par le feu, quand il dit :

« La terre accroît la terre, et l’air même accroît l’air. »

Or ce n’est là qu’une simple addition, et il ne paraît pas que les choses qui s’accroissent puissent s’accroître ainsi.

§ 5.[2] Mais il est bien plus difficile encore pour Empé-

    l’opinion que critique ici Aristote doit être attribuée aussi à Empédocle, bien que cette indication ne soit pas formellement donnée dans le texte. — Ne soient pas comparables entre eux, il n’est pas dit dans ce qui précède que cette opinion soit celle d’Empédocle. — De l’analogie, ou « de la proportion. »--Par exemple, j’ai ajouté ces mots. Telle quantité d’air plus considérable, dans le rapport même de la chaleur de l’air à la chaleur du feu. Le principe d’ailleurs est vrai ; et deux corps doués d’une même qualité peuvent être mis en équilibre par l’accroissement du plus faible des deux.

  1. § 4. J’ajoute… il suppose, le texte n’est pas aussi explicite. — Quand il dit, j’ai ajouté ces mots. — Accroît la terre, le texte dit précisément : « Accroît sa propre espèce. » Aristote a expliqué plus haut que l’accroissement des choses ne pouvait se faire par simple addition, livre 1, ch. 5, § 8. — Il ne paraît pas, id. ibid.
  2. § 5. Pour Empédocle, j’ai ajouté ces mots, qui sont contenus implicitement dans toute la tournure de la