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faut donc que chacun des éléments connus puisse être indifféremment cet intermédiaire, ou qu’aucun d’eux ne le puisse.

§ 4.[1] Mais s’il n’y a pas de corps sensibles antérieurs à ceux-là, les éléments que nous connaissons sont tous ceux qui existent. Il faut donc, ou que les éléments subsistent éternellement tels qu’ils sont, sans se changer les uns dans les autres, ou bien qu’ils changent perpétuellement. On peut admettre encore qu’ils peuvent tous changer, ou bien que les uns le peuvent et que les autres ne le peuvent pas, ainsi que l’a dit Platon dans le Timée.

Or, on a démontré plus haut, que les éléments se changent nécessairement les uns dans les autres mais on a démontré aussi qu’ils ne se changent pas également vite sous cette influence mutuelle, et que le changement a lieu plus rapidement pour ceux qui ont un point de raccord, c’est-à-dire une qualité commune, et plus lentement pour ceux qui n’en ont pas. Si donc il n’y a qu’une seule opposition de contraires, suivant laquelle les corps viennent à changer, il faut nécessairement alors qu’il y ait deux éléments ; car c’est la matière qui sert de milieu aux deux

    6, § 4, page 97 de ma traduction. Les philosophes qu’indique ici Aristote sont sans doute les Pythagoriciens, id. ibid., § 12, page 100. — Puisse être indifféremment cet intermédiaire, le texte n’est pas aussi précis ; mais c’est le sens qui ressort du commentaire de Philopon.

  1. § 4. De corps sensible, l’expression du texte est tout à fait indéterminée. — Les éléments que nous connaissons, j’ai ajouté les trois derniers mots. — Tels qu’ils sont, même observation. — Platon dans le rimée, voir la traduction du Timée par M. V. Cousin, pages 166 et suivantes. — Plus haut voir plus haut, ch. 3 et 4. — C’est-à-dire une qualité commune, j’ai ajouté ceci en forme de glose. — Oppositions de contraires, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Aux deux contraires, j’ai ajouté ces mots pour compléter la pensée ; voir la Physique, liv. I, ch. 8, de ma traduction.