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Propontide, et même la mer Noire, appelée alors le Pont. Milet à elle seule fonda, dit-on, soixante-quinze ou quatre-vingts colonies.

Ces premiers développements des colonies Grecques de l’Asie mineure, et surtout des colonies Ioniennes, sont peu connus, quoiqu’ils remplissent trois ou quatre siècles au moins de durée ; l’histoire ne commence réellement qu’au moment où les cités Helléniques des côtes entrent en lutte contre la monarchie Lydienne, c’est-à-dire vers le VIIIe siècle de notre ère, à l’époque de l’avènement des Mermnades.

Hérodote a raconté tout au long l’histoire de Gygès, arrivant au trône de Lydie par le meurtre de Candaule. Cette tradition n’a rien que de vraisemblable, bien qu’elle ne semble pas d’accord avec le récit de Platon, lequel est évidemment fabuleux. La colère de la reine, femme de Candaule, la trahison de Gygès, son amant, n’ont rien d’impossible ; l’anneau n’est qu’un conte populaire, qui se retrouve plus tard, sous une autre forme, dans les Mille et une nuits. Archiloque, contemporain de Candaule et de Gygès, avait parlé de l’audace et du triomphe de ce soldat devenu roi, dans un de ses iambes trimètres que lisait encore Hérodote[1]. Avec Candaule, finit la

  1. Hérodote, livre 1, ch. 12 ; et Platon, République, livre II, p. 69, traduction de M. V. Cousin.