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autres, ou souffrir les unes par les autres également. D’au très agissent, tout en restant impassibles ; ce sont celles dont la matière n’est pas la même ; et pour celles-là, il n’y a pas de mélange possible. Voilà comment la médecine ne se mêle pas aux corps pour faire la santé, et pourquoi la santé ne s’y mêle pas non plus.

§ 9.[1] Même, parmi les choses qui peuvent agir et souffrir réciproquement, toutes celles qui sont faciles à se diviser, quand elles se mêlent en grand nombre à un petit nombre d’autres choses, et en quantité considérable à une quantité peu considérable, ne produisent pas précisément un mélange, mais seulement un accroissement de l’élément qui prédomine. Alors l’une des deux choses mélangées se change en celle qui prédomine ; ainsi, une goutte de vin ne se mêle pas à une quantité d’eau qui serait de dix mille amphores ; car, dans ce cas, l’espèce est dissoute et change, en disparaissant dans la masse d’eau toute entière. Mais, lorsque les quantités sont à peu près égales, alors chacun des éléments perd de sa nature pour prendre de celle de l’élément qui est prédominant. Le mélange ne devient pas un des deux absolument ; mais il devient quelque chose d’intermédiaire et de commun.

§ 10.[2] Il est donc évident qu’il n’y a mélange que lorsque des choses qui agissent ont une certaine opposition

    Ainsi que nous l’avons dit, voir plus haut, ch. 7. — La médecine, l’exemple peut sembler assez singulièrement choisi, et Philopon fait une remarque analogue.

  1. § 9. Qui sont faciles à se diviser, comme la goutte d’eau dans une pièce de vin. — Un accroissement, quelque faible qu’il soit d’ailleurs, par la proportion des choses mélangées. — De l’élément qui prédomine, dans le mélange définitif. — Le mélange ne devient pas, le texte n’est pas aussi précis. — Absolument, j’ai ajouté ce mot.
  2. § 10. Une certaine opposition, le