Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/290

Cette page n’a pas encore été corrigée

de ses parties, ni par leur combinaison, ni par leur déplacement, ni par leur contact, comme le prétend Démocrite. Car le corps n’a eu ni à changer de position, : ni à changer de place, ni à changer de nature, pour devenir coagulé, de liquide qu’il était. On ne voit pas non plus que les choses durcies et coagulées soient actuellement indivisibles dans leur masse ; mais le corps tout entier est également liquide, et parfois il devient tout entier dur et il se coagule.

§ 5.[1] Enfin, dans ce système, il ne saurait plus y avoir ni accroissement des choses, ni dépérissement ; car, aucun corps n’aura pu devenir plus grand s’il n’y a qu’une simple addition, et s’il ne change pas tout entier lui-même, par suite du mélange d’une chose étrangère, ou par suite de quelque changement qui se passe en lui.

§ 6.[2] Nous nous bornerons à ce que nous venons de

    coagulé. On pourrait croire, comme d’autres commentateurs, qu’il s’agit aussi de l’eau, tantôt liquide et tantôt gelée. — Par leur contact, sous-entendu : « avec d’autres corps. » - Comme le prétend Démocrite, ce sont en effet toutes les propriétés que Démocrite prêtait aux atomes. — Coagulées, ou « gelées. » - Actuellement, c’est-à-dire dans l’ordre actuel de la nature. — Indivisibles dans leur masse, saint Thomas comprend qu’il n’est pas besoin, pour que les choses se coagulent ou gèlent, qu’il entre en elles des corpuscules indivisibles ; elles subissent cette modification dans leur propre substance. — Également, c’est-à-dire, dans toutes ses parties, sans que les unes subissent le changement auquel les autres résistent.

  1. § 5. Dans ce système, j’ai ajouté ces mots pour éclaircir la pensée. — Il ne saurait plus y avoir, c’est-à-dire qu’on ne peut pas expliquer ce que c’est que l’accroissement ou le dépérissement des choses. — Qu’une simple addition, les atomes venant se joindre au corps pour l’accroître et l’augmenter, ou s’en retirant, pour le diminuer ou le faire dépérir. -D’une chose étrangère, j’ai ajouté ce dernier mot. — Qui se passe en lui, le texte n’est pas tout à fait aussi précis.
  2. § 6. Nous nous bornerons, résumé assez exact de tout ce chapitre et des précédents, depuis le septième. On peut