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Phrygiens et les Lydiens étaient d’un caractère timide ; et c’était de leur contrée que venaient la plupart des esclaves.

Quoiqu’arrivés par mer, les Ioniens ne paraissent pas avoir été fort habiles dans l’art de la navigation ; au rapport de Thucydide, ce ne fut guère que sous le règne de Cyrus et de Cambyse, son fils, que la marine Ionienne devint réellement puissante. Encore fallut-il que les Corinthiens, qui étaient alors les plus savants constructeurs, leur donnassent des leçons, dont ils profitèrent avec ardeur et avec succès. Ils durent cependant avoir le plus grand besoin, dès les premiers temps, du secours du cabotage. Ces villes, qui tiraient presque tout de l’intérieur, ne pouvaient s’enrichir que par un grand commerce d’exportation et d’importation. Elles servaient de comptoirs et de centre d’échange entre les indigènes et les pays d’où étaient venus les étrangers. Bientôt toutes ces cités prospérèrent d’une façon inouïe. Regorgeant d’habitants et de richesses, elles purent avoir des flottes puissantes ; elles peuplèrent de colonies toutes les côtes de la Méditerranée, au nord de l’Afrique, où Tyr et Sidon avaient déjà des établissements, dans la grande Grèce et la Sicile, dans la Gaule, dans l’Espagne en deçà et même au-delà des Colonnes d’Hercule, surtout dans la partie nord de la mer Égée, dans l’Hellespont, sans négliger la