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et de ne jamais leur accorder le doux nom de mari. Pendant plusieurs générations, les filles tinrent le serment de leurs mères.

C’est qu’en effet le pays où abordaient les nouveau-venus était depuis longtemps occupé. Il y avait déjà, entre autres indigènes, des Pélasges, des Teucriens, des Mysiens, des Bithyniens au nord ; des Phrygiens, des Lydiens ou Méoniens, au centre ; des Cariens, des Lélèges, etc., au midi. C’étaient des tribus encore plus divisées entre elles que les Grecs eux-mêmes, bien qu’elles eussent aussi des sacrifices communs, par exemple à Mylasa, dans le temple de Jupiter Carien. Au début, les royaumes comme celui de Lydie ne s’étaient pas encore organisés, bien que les Lydiens, rejetés ensuite vers le centre, étendissent d’abord leur domination jusque sur les côtes, et qu’ils eussent envoyé des colonies dans la grande Grèce, dans l’Ombrie et sur la mer Tyrrhénienne. Les Mysiens, un peu au nord et à l’ouest de la Lydie, passaient pour les plus belliqueux de ces peuples. Les Phrygiens, plus septentrionaux encore, s’enrichissaient par l’élève des troupeaux. Leurs laines, leurs fromages, leurs viandes salées se vendaient à très haut prix sur les marchés de Milet. Les Lydiens exerçaient surtout l’industrie des métaux, que leur sol à moitié volcanique renfermait en énorme quantité, or, argent, fer, cuivre etc. Les